À l’université, la prise de notes se fait majoritairement par clavier interposé. Comme elle parait loin l’école de la plume d’acier trempée dans l’encrier…
Ce labeur enfantin qu’est l’écriture manuelle est-il en voie de disparition face à l’invasion des écrans ?
Pourtant il n’y a pas de travail plus raffiné que l’écriture manuelle : écrire à la main ouvre la voie aux métiers manuels et développe des capacités psychomotrices évidentes.
Pour Michel Serres, » enseigner à des enfants l’écriture manuelle leur ouvre tous les métiers manuels les plus raffinés : la joaillerie, la taille de pierres, la micro-chirurgie… «
Pour les passionnés des belles lettres, prendre la plume garde un sens : » Aujourd’hui, quand on écrit à la main, cela veut dire quelque chose, on prend le temps de le faire, on se corrige, on refait la lettre plusieurs fois. «
D’ailleurs, les dernières études en neurosciences indiquent qu’écrire un mot joue un rôle important dans sa reconnaissance et sa mémorisation. La formation de chaque lettre exige un moment spécifique, qui active une zone particulière du cerveau et crée des connexions précieuses pour les autres fonctions cognitives (lecture, orthographe, mémorisation…).
Le geste graphique favorise ainsi les apprentissages, à la différence de l’utilisation du clavier, plus robotisée.
Mais savoir écrire n’est pas inné, et cet apprentissage est pour certains élèves, un obstacle, voire un cauchemar. Dans les cas les plus sévères, le trouble de l’écriture peut risque de gêner l’enfant à l’école avec un retentissement non négligeable sur son humeur et sa confiance en lui.
Rééduquer l’écriture permet d’inverser cette spirale déprimante et de réconcilier les enfants, les ados et les adultes avec l’écriture, avec les enseignants et avec eux-mêmes.